Arrivé au terme de son second mandat ce dimanche 30 novembre 2014, le Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a vu son séjour à l’immeuble siège de l’instance au quartier Tsinga de Yaoundé prorogé de trois mois. Décryptage.
Le provisoire va encore durer au moins trois mois de plus au Cameroun. Arrivé au terme de son second mandat ce dimanche 30 novembre 2014, le Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a vu son séjour à l’immeuble siège de l’instance au quartier Tsinga de Yaoundé prorogé.
Le Comité d’urgence de la FIFA a pris cette décision vendredi dernier pour permettre au Comité de normalisation d’aller au de bout de l’une de ses missions, à savoir organiser l’élection d’un nouveau président de la Fécafoot en remplacement de Iya Mohammed, incarcéré depuis 18 mois pour des motifs extra-sportifs.
Ce scrutin, initialement prévu hier samedi 29 novembre, n’a pas eu lieu. Et pour cause, ceux qui aspirent à gérer le sport roi camerounais n’accordent pas leurs violons sur les règles du jeu électoral.
La composition de l’Assemblée générale qui a adoptée dans un contexte controversé les nouveaux textes de la Fécafoot le 23 août 2014, la constitution des différents collèges électoraux qui participent au processus électoral déclenché à la base depuis trois mois, et la validation pour la présidentielle d’une seule candidature, celle de Tombi A Roko Sidiki l’actuel secrétaire général de la Fécafoot, sont les principales décisions controversées du Comité de normalisation. Joseph Antoine Bell, Jules Nyongha, Brigitte Mebande, Robert Atah et Robert Pené, les candidats recalés par la Commission électorale, réclament l’annulation totale du processus électoral.
Menaces sur l’ordre public
Les amateurs de football mécontents de la gestion du processus électoral par le Comité de normalisation, sont à l’origine de violentes manifestations enregistrées dans certaines métropoles du pays. Et, eu égard au menace de trouble à l’ordre public qui planait sur le scrutin du 29 novembre, le gouvernement camerounais a sollicité auprès de la FIFA le report de l’élection du successeur de Iya Mohammed. « Le Comité d’Urgence de la FIFA a décidé aujourd’hui de permettre le report des élections de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), qui étaient programmées le 29 novembre 2014.
Ces décisions ont été prises sur la base des commentaires reçus des autorités camerounaises qui ont exprimé leurs inquiétudes du point de vue de la sécurité en vue des élections à venir au sein de la FECAFOOT », fait savoir l’instance mondiale à travers un communiqué. Le scrutin a été donc reporté a une date a fixé par le Comité de normalisation au plus tard le 28 février 2015. « Les élections devront avoir lieu conformément aux nouveaux statuts adoptés le 23 août 2014 », indique la FIFA.
Cette précision du Comité d’urgence risque de maintenir la gestion du football camerounais dans une interminable crise car, ce sont justement ces nouveaux statuts qui sont la source des tensions enregistrées dans le camp de l’opposition. Saisie par les contestataires, la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun avait déclaré en octobre dernier, illégale l’Assemblée générale qui avait adopté en août 2014 ces nouveaux textes.
Un verdict attaqué par la Fécafoot au Tribunal arbitral du sport. La sentence en dernier ressort de la haute juridiction basée à Lausanne est attendue… Pour rappel, le Comité de normalisation présidé par Joseph Owona (photo) dirige depuis juillet 2013 le football camerounais. Les neuf membres qui composent ce Comité, ont reçu pour mission de gérer les affaires courantes de la Fécafoot, de réécrire et d’organiser les élections au sein de cette instance.
Paul Nana, à Douala | Football365/FootSud